Le membre fondateur du groupe mythique Téléphone, désormais à la tête d’une longue carrière solo, se produit au Trianon le 18 janvier prochain. L’occasion d’apprécier sur scène celui qui a vendu plus de six millions d’albums avec son groupe, avant de trouver son identité en solo.
Pas si simple de se faire un nom seul lorsque l’on vient d’une des formations les plus représentatives d’une époque : il faut savoir faire perdurer ce qui a plu au public dans le groupe initial tout en se réinventant, en proposant quelque chose de plus personnel. Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac, après la scission de Téléphone en 1986, soit après une décennie d’activité, y sont parvenus. C’est ici le second, chanteur, guitariste et parolier qui s’installe pour un soir sur la scène du Trianon. Louis Bertignac, après des premiers essais plutôt infructueux de carrière en son nom post-Téléphone, a fini par trouver sa place ; c’est celle d’un amoureux de Jimi Hendrix, de Keith Richards, des Rolling Stones, de Led Zeppelin, qui revisite le rock en y ajoutant sa touche française. Il reprendra d’ailleurs certains de ces grands noms dans la langue de Molière sur son album Origines en 2018.
Son album le plus récent, Dans le film de ma vie, rend hommage par ses influences à ZZ Top, aux Beatles ou au blues que Bertignac affectionne, accompagné de sa fidèle guitare Gibson et de sa veste militaire, toutes deux devenues marques de fabrique. Les chansons de ce dernier opus, enregistrées entre Hambourg, Londres, Nashville, Osaka et sa terre natale française, rappellent les grandes heures de Téléphone. Une formation originelle jamais loin, finalement, puisque de 2015 à 2017, Bertignac reforme le groupe avec ses anciens camarades Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka – sous le nom des Insus, puisque l’absence de la bassiste d’origine Corine Marienneau ne permet pas d’utiliser le patronyme Téléphone. La tournée ira même jusqu’à l’enceinte du Stade de France ; et voilà Louis Bertignac à nouveau en solitaire. Celui qui avait fait ses classes avec l’immense Jacques Higelin avant de co-fonder Téléphone a ensuite travaillé en tant qu’arrangeur et producteur, notamment pour Carla Bruni – elle lui rendra la pareille en 2005, en lui écrivant une dizaine de chansons sur l’album Longtemps. Une preuve de l’éclectisme de Louis Bertignac, à savourer sur scène.