J’ai environ 16 ans, la première fois que je découvre vraiment Taylor Swift. J’écoute l’album 1989 dans ma chambre d’internat. Grammy du meilleur album en 2016 et produit en grande partie par Jack Antonoff (qui collabore plus tard avec Lana del Rey ou Lorde), le cinquième album de l’Américaine est une sorte de d’anthologie de ce qu’incarne la musique pop, au sens large. Soigné mais accessible, complexe tout en restant terriblement entraînant, 1989 fait de la chanteuse une pop star à la renommée internationale. Pourtant, ses fans – féminines, pour leur grande majorité, semblent être marquées par un fer rouge. Il est alors beaucoup plus acceptable socialement de s’exclamer sur le tube du rappeur Kanye West, “Famous”, qui s'enorgueillit d’avoir “rendu cette salope célèbre”, en parlant de la chanteuse. Moi-même, je me garde bien de crier sur tous les toits mon admiration pour celle que l’on surnomme “la fiancée de l’Amérique”. Je commence seulement à comprendre que tout ce qui est adoré par les filles est forcément médiocre, et que le sexisme qui m’entoure y est pour beaucoup dans la honte que je ressens.
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